Elle est au cœur de l’organisation du pré-accélérateur de projets de PEPITE ECRIN. PEPITE Starter ECRIN, c’est une offre de formation et d’accompagnement early stage sur 4 mois. La 1ère promotion Midi-Pyrénées a vu le jour en novembre 2018 et est suivie de près par Audrey Cassagnet. Entretien autour d’une ambition : accélérer les projets des Startiens ! 

Pourrais-tu illustrer ton rôle au sein du PEPITE Starter ECRIN ?

Ninja Pepite Starter Ecrin

Ninja de l’organisation ! (C’était ça ou un poulpe qui jongle… j’ai préféré être une Tortue Ninja).

Au sein du PEPITE Starter ECRIN (le pré-accélérateur de projets du PEPITE ECRIN), mes missions sont multiples : concevoir et organiser le parcours d’accélération, sourcer nos intervenants, organiser les événements qui rythment le parcours, recruter et animer la team de mentors, suivre chaque projet, identifier ses besoins et le valoriser dans l’écosystème, gérer la logistique des locaux, être attentive aux opportunités de partenariats ou de collaboration…

Donc oui vraiment : ninja de l’organisation !


A quoi reconnait-on un Startien ?

Au tatouage « I love PEPITE Starter ECRIN » qu’il arbore sur le biceps, c’est l’une des conditions d’admission 🙂

Non, plus sérieusement : on le reconnaît à sa motivation, son ouverture d’esprit, sa capacité d’écoute et de remise en question, sa ténacité et sa solidarité avec les autres porteurs de projet du Starter.

Nous avons à coeur d’instaurer un véritable esprit de promo pour que les Startiens avancent ensemble. La co-construction et l’intelligence collective sont les principes moteurs du PEPITE Starter ECRIN. Du coup, les idées fusent dans l’espace de coworking !


Quelles sont les sources d’inspiration qui nourrissent les Startiens ?

Outre les échanges intra-promo que nous venons d’évoquer, trois principales sources d’inspiration pour les Startiens.

Tout d’abord, les mentors. Chaque projet est suivi par un mentor entrepreneur ou ex-entrepreneur, avec une relative proximité d’âge pour faciliter les échanges : c’est notre parti-pris !

Le mentor va apporter au Startien une vision macro et une prise de recul par rapport à son projet. Il va aussi partager son expertise et son expérience : ce parcours est clairement une source d’inspiration.

Ensuite, les experts qui interviennent dans nos modules d’ateliers et en format de rendez-vous individuel, les office hours. Nous faisons appel à des intervenants spécialistes du marketing, de la communication, du growth hacking, du financement, des questions juridiques ou liées à la propriété industrielle, de la relation commerciale ou encore de la gestion de projets en mode agile (coucou Brandsetter 🙂 ).

Ils apportent tous des outils et méthodologies ultra utiles aux Startiens.

Enfin, je citerais l’écosystème dans toute sa diversité. Les Startiens se rendent régulièrement dans les meet-ups, afterworks et autres événements relatifs à l’entrepreneuriat. C’est l’occasion de découvrir de nouveaux projets, de rencontrer d’autres entrepreneurs et d’échanger avec eux sur des problématiques communes, voire d’identifier des synergies ou des opportunités de collaboration.

L’écosystème régional est très riche et les événements organisés sont nombreux : c’est une chance, il faut en profiter.

N’est pas Startien qui veut ! Quels sont vos critères de sélection ?   

Sur un plan purement administratif : le PEPITE Starter ECRIN est ouvert aux jeunes diplômés depuis moins de 3 ans, quels que soient leur établissement et leur cursus d’origine.

Info bonus : à partir de la prochaine rentrée universitaire, deux promos s’enchaîneront dans l’année. Il sera donc également possible d’accueillir, sur la seconde, des étudiants grâce à la possibilité offerte par le dispositif PEPITE de remplacer son stage de fin d’année par une période de travail sur son projet entrepreneurial. Si les dates concordent, cette substitution pourra se faire au sein du PEPITE Starter ECRIN.

Le degré de maturité du projet n’est pas le critère le plus important. S’il y a bien un « minimum » requis (identification du problème et du marché, travail sur le modèle économique et la proposition de valeur), lors des Starting Blocks, les trois points examinés sont la qualité du porteur ou de l’équipe, le potentiel du projet et l’intérêt de suivre le programme.

Les échanges avec le jury sont destinés à comprendre les motivations, évaluer la solidité de l’équipe si c’est un projet collectif, ainsi que la compréhension des enjeux et la détermination à s’impliquer dans le programme du PEPITE Starter ECRIN.

C’est un programme intensif de 4 mois, durant lequel il faut s’engager à 100%. Les Startiens seront poussés à aller sur le terrain, à se confronter au marché le plus tôt possible, à prototyper et à tester leur produit. Il faut être prêt à se donner à fond !

Pourrais-tu dresser le portrait d’un Startien attendu par l’équipe PEPITE Starter ECRIN à l’issue des 5 mois ?

À l’issue des 4 mois, les Startiens auront deux possibilités. Si le projet est suffisamment mûr, ce sera le moment de se lancer. Création de l’entreprise, commercialisation ou levée de fonds selon les projets : go !

Le cas échéant, le programme PEPITE Starter ECRIN peut aussi s’apparenter à une pré-incubation en vue d’intégrer des incubateurs ou autres programmes d’accompagnement plus spécialisés. Nous travaillons ainsi étroitement avec Nubbo ou encore avec We Sprint par exemple, notre programme est conçu pour favoriser une continuité avec leurs programmes pour les Startiens qui le souhaiteraient.

Dans les deux cas, nous considèrerons avoir accompli notre mission si les Startiens repartent suffisamment outillés et préparés pour faire face aux nouvelles étapes ou aux nouveaux cycles qui se présenteront.


Masculin ou féminin. Qu’en est-il de la promotion PEPITE Starter ECRIN ?

2 Startiennes seulement dans cette première promo de 6 Startiens… Nous n’en sommes pas encore aux 30% de femmes entrepreneures du niveau national ! Proportion qu’on retrouve en revanche dans les deux autres niveaux du dispositif PEPITE ECRIN, le niveau de sensibilisation et le niveau de formation.

Même si les lignes bougent, il n’est toujours pas simple d’être une entrepreneure. Les femmes doivent faire face à la pression et aux craintes de leur entourage, elles doivent se battre davantage pour asseoir leur crédibilité et se faire financer… Mais le plus insidieux, c’est qu’elles doivent également dépasser leurs propres freins. Non, une entrepreneure n’est pas cantonnée à certains domaines. Évidemment, il y a de brillantes entrepreneures dans la tech, l’IT et les sciences ! Et non, une entrepreneure ne doit pas se sentir limitée dans la vision de son projet. Elle peut voir grand, très grand même.

En ce qui concerne le PEPITE Starter ECRIN, le top serait d’arriver à l’équité dans les promos à venir. Nous allons nous y employer !

Montre-moi tes start-ups, je te dirai qui tu es !

La promo 1 est constituée de projets très divers.

Flybot est un assistant virtuel de voyage sur Messenger, il trouve pour vous les meilleures combinaisons dates/destinations/prix. Tout ce que vous avez à faire, c’est d’avoir envie de partir !

Hydroxity : la technologie au service de l’environnement. Des hydroliennes innovantes dans le but de valoriser l’énergie de l’eau

Moai Audio est un projet guidé par la passion de la musique : des pédales d’effet hybrides pour guitare et basse.

MN Event : l’interactivité est à la base de son concept. Professionnels et particuliers, changez votre regard sur l’animation.

Professeur Houblon propose des bières artisanales innovantes… et ne manque jamais de beta testeurs très volontaires.

Wild Up : et si vous dressiez la liste de vos objectifs de vie ? Ça s’appelle une bucket list, et vous pouvez la démarrer ici.

En toute objectivité évidemment : de très beaux projets portés par des Startiens au top. Vous en voulez la preuve ? Contactez-les !

Les 10 choses qui prouvent que tu es entrepreneur sans le savoir, selon Audrey de PEPITE Starter ECRIN

Tu as des valeurs. Ethique, responsabilité, envie de changer le monde… c’est le fameux et très cliché « To make the world a better place » mis en avant par d’innombrables startups… Mais en réalité, c’est un super moteur !

Tu es tenace, persévérant, déterminé, passionné. Tu as envie de t’engager, tu n’as pas peur de travailler dur pour quelque chose qui te tient à coeur.

Tu as confiance en toi. Et il va t’en falloir ! Il va falloir oser et se faire confiance pour se jeter à l’eau.

Tu es pragmatique, tu observes et écoutes ton environnement et ses problématiques, tu réfléchis à des solutions d’amélioration… « Problème », « marché », « proposition de valeur » : on y est !

Tu es organisé, tu sais planifier et prioriser tes tâches ; et tu es capable de raisonner en termes d’impact à court, moyen et long terme.

Tu sais fédérer, gérer les relations dans un groupe. Les qualités managériales, c’est indispensable ! Pas de panique, ça se travaille 😉

Tu acceptes de te remettre en question. Tu ne restes pas sur tes certitudes et acceptes les retours positifs comme négatifs.

Tu détestes les tunnels. Tant mieux, tu éviteras l’effet du même nom.

Tu es créatif. Mode Mac Gyver : on.

Tu es ouvert et sociable : partager, expliquer, échanger, les meilleurs moyens de faire avancer ton projet. Les opportunités se nichent parfois dans des discussions inattendues !

La culture de la start-up chez les jeunes diplômés, tu en penses quoi ?

Attention à l’effet « startuper star », ultra médiatisé. Les jeunes ont souvent une image assez caricaturale de la startup, limitée à une ambiance babyfoot, hamacs et matches de basket après le boulot. Le cadre de travail est la partie émergée de l’iceberg… mais derrière, ce sont de la sueur, du sang et des larmes (ou presque) !

Plus que la culture « startup », il me semble plus intéressant de valoriser la culture de l’entrepreneuriat.

Il y a encore quelques années, le salariat était l’option de carrière la plus évidente. Aujourd’hui, l’entrepreneuriat apparaît comme une alternative désormais tout aussi « classique » pour les étudiants.

Et nombre d’entre eux ne souhaitent pas attendre pour démarrer leur projet : le statut d’étudiant-entrepreneur, notamment, est là pour leur permettre d’être accompagné en parallèle ou à la sortie de leurs études.

Un phénomène qui prend de l’ampleur, chiffres à l’appui : au niveau de la région ex-Midi-Pyrénées, nous sommes passés de 43 étudiants ou jeunes diplômés entrepreneurs accompagnés par PEPITE ECRIN en 2015/2016 à 300 en 2018/2019. Au niveau national, ils étaient 3 576 à être accompagnés l’an dernier par les 30 PEPITE répartis sur le territoire.

A la sortie des études, lancer sa start-up est-il réservé de nos jours aux porteurs de projet appartenant aux classes aisées ?

Le pragmatisme, l’ouverture et la curiosité sont à mon sens les piliers sur lesquels peut s’appuyer tout entrepreneur. Il n’est pas obligatoire d’avoir suivi de longues études. Une précision utile : le dispositif PEPITE ECRIN est accessible à partir du bac. Il n’est pas nécessaire non plus d’avoir des moyens stratosphériques pour se lancer. La grande majorité des startups démarrent en mode bootstrapping !

Une dimension intéressante à analyser également : le background familial. Un jeune dont les parents ou les proches sont entrepreneurs aura plus facilement tendance à se projeter lui-même. Les classes dites moyennes comptent énormément de commerçants, d’artisans, d’indépendants en libéral ou en free-lance. Tout ceci, c’est de l’entrepreneuriat ! Il suffit d’être un peu observateur : quasiment tout le monde a des entrepreneurs autour de soi.

Donc non, clairement : l’entrepreneuriat n’est pas l’apanage des classes aisées, mais des classes motivées !

Une position à nuancer tout de même : il faut avoir les moyens de vivre durant toute la phase de maturation du projet et les premiers temps de la vie de l’entreprise. Pour se rémunérer, il faut générer un revenu. Ce n’est pas immédiat, et lorsqu’il est généré, il sert dans un premier temps à absorber les charges. De nombreux entrepreneurs se lancent en s’appuyant sur leurs allocations Pôle Emploi, mais celles-ci ne durent qu’un temps : de la pression qui se rajoute à la pression !

Aussi, la possibilité de se lancer en étant encore étudiant ou juste à la sortie de ses études est une vraie sécurité (d’autant que le programme est éligible aux bourses du CROUS ou au financement par Pôle Emploi). La période idéale pour développer son projet et se tester !

Un conseil à donner aux porteurs de projet fraichement diplômés ?

Bien sûr : venez-nous rencontrer !

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